Belle, belle effeuilleuse
Tu fais vibrer les coeurs,
Et écarquiller les yeux;
Tu attises le rêve
Et soulèves des emotions
En étalant tes charmes
Parée de belles couleurs
Lentement, tu te dévoiles
En un spectacle gracieux
Chaque jour écourté
Par les malins caprices
D'un soleil paresseux.
Le voyeur vent du nord,
Pressé de te voir nue
Souffle, souffle sur toi
Un vicieux tourbillon
Qui fait trembler ta peau,
Qui fait voler tes feuilles.
Quand froideur et noirceur
Semblent venir à bout
De tes splendides attraits.
Tes spectateurs avides
Réclament un dernier rappel,
Une ultime caresse.
D'un dernier soubresaut
Tu ranimes nos sens.
Tu presentes avec vigueur
Comme un fragment d'été
Le souffle court mais chaud
De l'été des indiens.
Arrive le dernier acte,
Tu te couvres de blanc
Pour cacher ta nudité.
Et le rideau se ferme
Sur la troisième saison
Belle, belle effeuilleuse.
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