je vois qu'elle est sous l'impression que l'ancien bedeau Pinel est mis de côté et que la paroisse ne voulant point de nouveau se trouver sans bedeau. Au contraire le marguillier en charge et ses adhérants poussent toujours en avant Pinel qui s'opiniâtre à garder les clés de l'église, malgré mes réclamations. La semaine dernière deux anciens marguilliers, voyant que je persistais à faire servir mon nouveau bedeau, vinrent le soir avec quatre autres hommes pour défoncer les portes de l'église. Pendant que l'angelus du soir sonnait, l'un d'entre eux donna deux coups de pieds à la porte de la tour et la força. Il en fit autant à la grande porte de l'église, mais elle résista, ils se proposaient de recommencer le train à la messe de minuit; mais j'ai cru qu'il était de la prudence de ne pas la leur donner. Ils ont voulu parait-il m'en faire chanter une malgré moi; car l'ancien bedeau, par l'ordre du marguillier en charge, avait déjà suspendu à la voute plusieurs lustres.

Ils ont employé tous les moyens possibles pour tâcher de me décourager; mais par la protection de saint Joseph j'ai tenu bon, jusqu'à présent; et je commence à m'apercevoir que beaucoup de gens reviennent déjà de leur erreur. J'ai suivi Monseigneur le conseil que votre grandeur m'a donné dans sa lettre du 21. J'ai fait la demande suivante pour Noël, une assemblée des marguilliers, afin de leur demander justice; mais au moment où j'allais entrer en pourparlers avec eux, le nommé Joseph Garon, notaire de Rimouski, entre dans la sacristie et m'interrompant grossièrement, invite les marguilliers à se rendre dans une assemblée de paroisse dans la maison de maître Pinel, ancien bedeau. la dite assemblée a enfanté certaines résolutions qu'elle se propose à faire parvenir à votre grandeur. J'ai consulté tous mes confrères de l'arrondissement. Ils ont trouvé ma conduite juste et raisonnable. J'ai pris aussi l'avis des hommes de loi qui m'ont répondu favorablement. Enfin, Monseigneur, comme toute cette affaire pourrait présenter encore quelques côtés difficiles à débrouiller, vu que votre grandeur n'était pas sur les lieux pour voir tout ce qui s'est passé, je ne craindrai pas de me rendre auprès d'elle, si elle le désire, pour expliquer tout depuis le commencement jusqu'à la fin. En attendant une réponse, je demeure avec le plus profond respect.

De votre grandeur
le très humble et obéissant serviteur
F.A. Blouin, ptre

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