champs d'action qui auraient pu être indépendants de l'église.
L'histoire qui va suivre débute en 1856, lorsque la population du Bic écrit une requête
demandant à garder le curé qu'elle avait à ce moment. Aussi, lorsque l'Archevêque décida
de le remplacer en 1858, le nouveau curé n'était pas très bien accueilli. Aussitôt arrivé,
il commence à faire certains troubles au bedeau.
Aussi, pour ne pas altérer les faits, nous reproduisons la correspondance tirée des archives
de l'Archevêché de Rimouski:
Sainte-Cécile du Bic, 28 déc. 1858
Monseigneur,
Je crois qu'il est mon devoir d'informer votre grandeur au sujet d'une petite affaire qui s'est
passée entre mes marguilliers et moi. Il s'agit de notre bedeau. Notre fabrique lui donne $60.00
par année depuis cinq ans, outre ses honoraires de casuel qui lui fournissent entre $8.00 ou $10.00
par année. Le terme de son acte d'engagement est expiré depuis un an. Je l'ai laissé servir
encore aux mêmes conditions pendant un an, mais sans engagement écrit. Il y a six ou sept ans,
M. Lazare Marceau mon prédécesseur, et les marguilliers d'alors lui permirent de se bâtir une
maison sur la partie du terrain de l'église réservée à l'usage des habitants, et lui laissèrent
aussi la jouissance d'un petit jardin attenant à la maison. Le dit bedeau, qui se nomme
François Pinel, a une terre de trois arpents sur quarante de profondeur au 3e rang du Bic.
Il la cultive avec autant de liberté que s'il n'était pas bedeau; car il laisse un de ses petits
garçons à la maison pour servir en cas de besoin.
Maintenent, il voudrait avoir pour son usage en sus de ses honoraires, un autre arpent en
superficie sur le terrain de l'Église donné par acte au curé comme usifruitier. Son intention
est de se bâtir une grange ou étable pour loger ses animaux.
Le pauvre bedeau (qui est joliment haitain, qui aime quelquesfois avaler un petit
misérable
avec ses amis et qui laisse parler trop librement les polissons dans sa maison) a jugé à
propos de se plaindre à quelques marguilliers, de ce que je n'ai pas voulu accéder à sa
demande prétentieuse. Il a su donner à son affaire une tournure assez favorable que trois
ou quatre marguilliers ont fini par se mettre de son parti ainsi que quelques habitants des
plus ignorants et de plus mal intentionnés. Sur ces entrefaites, il