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Les chantiers
Aussitôt les travaux de la terre terminés, les femmes
s'affairaient à préparer les "pack-sacs" de chantier pour le père et les fils ainés.
Dans un coin de la cuisine, s'alignaient un, deux et jusqu'à trois sacs de toile brute,
garnis de lanières de cuir, des semaines à l'avance.
La mère, le coeur un peu serré, pliait et empilait: sous-vêtements de laine, bas et mitaines,
mouchoirs à pois rouges ou bleus, une couple de serviettes, de lin, grises, accompagnées d'une
barre de savon "Barsalou" rugueux et sans odeur, fil, boutons, pelotte de laine et aiguilles;
sans oublier d'y inclure une petite tablette à écrire et un mince paquet d'enveloppes, dans
l'espoir que l'époux ou le grand fils daignera lui écrire une petite lettre de temps en temps.
Par un matin de gelée matinale, c'était le départ pour le chantier. Après une caresse un peu
gauche, quelques serrements de mains, les grands garçons, quelques poils de barbe au menton,
endossaient leur paqueton tandis que le père donnait ses dernières recommandations au reste
de la famille. Et pendant
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