avenues des demeures, les perrons, les galeries, roule sur le flot nouveau qui le pousse, l'absorbe pour se confondre avec elle, se prolonge tout le long du village, vivant remous qui va et vient sans se fatiguer, mu par une force secrète qui le dirige. Des cris se lèvent, des rires francs, qu'on ne trouve qu'à la campagne, éclatent, ce pendant que les drapeaux, accrochés un peu partout, lassés de flotter mollement, claquent le long des mâts, le long des maisons, le long des voitures. Le Saint, que nous fêtons, a voulu laisser paraître le bleu du ciel que pâlit le soleil sans ardeur. Et les oiseaux volent, comme les drapeaux, comme les âmes...

Les chars allégoriques s'ébranlent. La faffare de Rimouski est en tête, le drapeau du Sacré Coeur suit. Puis viennent: St-Jean-Baptiste, Denis de Vitré, premier seigneur du Bic, Sainte-Cécile, l'Union catholique des cultivateurs, l'industrie du lin, la charrue à rouelle, le fléau et le van, Madeleine de Verchères, Champalin arrivant à Québec en 1608, Montcalm blessé entrant dans Québec, Kondiaronk, chef huron, les missionnaires, une famille canadienne de 22 enfants, le cordonnier et sellier, le métier et le rouet, un compérage en 1850, la sucrerie du temps passé, l'arrachage des souches, pilons l'orge en barrattant, le bardeau à la plane, la