Dans l'après-midi, on abattait les porcs. Le premier saigneur du canton était recherché de loin. Le grand chaudron emmuraillé était rempli d'eau à bonne heure, et chauffé à blanc. Un grand baquet de bois, que l'on appelait "foulon", facilitait l'opération du grattage une fois la bête abattue. Toute l'équipe y prenait part en se racontant des histoires les plus saugrenues, et les éclats de rire fusaient à travers la vapeur de l'eau chaude.

La bête vidée et nettoyée était suspendue à une échelle. Le débitage se faisait ensuite dans la cuisine.

Le soir même, les femmes fabriquaient le boudin. Après avoir gratté et nettoyé les trippes, épicé et enrichi de lardons et de lait le seau de sang de porc, on cuisait le boudin dans un grand baquet d'eau bouillante. Le lendemain, on préparait la saucisse en coiffe, les cretons et la viande à tourtière. Suivait l'abattage des volailles. Sans tête, les ailes tombantes, apportés trois ou quatre à la fois, les oiseaux étaient plongés dans l'eau bouillante. Une fois vidés et ficelés, ils allaient rejoindre les rôtis de lard et de boeuf dans la grande dépense familiale.

La grande boucherie terminée, les parents étaient heureux et rassurés, sachant que la famille ne manquerait de rien durant l'hiver.

Janet


M. Joseph Turcotte, boucher, et une cliente vers 1910.
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