La laine
Toutes les fermes de l'époque possédaient leur troupeau de moutons. Tout l'hiver, on les voyait entassés les uns contre les autres, broutant le foin sur les devantures des granges.
En mars, c'était la tonte des brebis,la bête soumise, attachée à une table, se faisait dégarnir de sa toison. Elle en sortait nue, fragile et désemparée.
Les rouleaux de laine étaient lavés et relavés, et partout, on voyait sur le toit des remises ou percheries sécher la laine blanche. Suite à cette première opération, venait l'"écharpillage" de la laine. Des semaines durant, toute la famille participait à la démêler et à en retirer les brindilles. Des montagnes de laine blanche, ressemblant à de la ouate, s'empilaient sur le parquet de la cuisine. On en faisait de gros paquets dans des couvertures pour ensuite la carder pendant les longues soirées d'hiver.
Le cardage consistait à passer la laine dans de gros peignes aux dents d'acier, et en faire des rouleaux pour la filer ensuite. Tout l'hiver, les rouets ronronnaient dans les maisons.
|