5- L'engouement pour la campagne.

Nous retrouvons cette réalité dans les nouvelles formes d'exploitation non pas à cause du nombre d'individus qui sont touchés par ce retour ni par la forme particulière de production mais bien parce que cette situation se retrouve un peu partout dans la province. Nous distinguons quand même deux groupes de personnes qui se différencient facilement: a) ceux qui s'établissent sur une ferme et que nous qualifions de "ruraux"; b) ceux qui s'établissent en pays rural sans pour autant posséder une grande superficie de terrain et auxquels nous donnons le qualificatif de non-ruraux.

a) Les ruraux:

Ce groupe ne représente pas la majorité. Nous dirions même que ce ne sont que quelques "éclaireurs". Mais ils sont là, au nombre de six, venus de la ville: trois de Rimouski, un de Montréal, ou des villages: un du Bic, et un de St-Valérien, village situé à environ quatre milles du précédent. C'est un phénomène remarqué un peu partout que les gens de la ville désirent retourner à la campagne sur une ferme. Et ici au Bic, c'est un phénomène relativement nouveau. En effet, l'arrivée à la campagne de six individus s'est effectuée de 1968 à 1972 dont la moitié en cette dernière année. Pourquoi choisir la campagne? Pour changer de milieu de vie? Sûrement. Pour changer de travail? On serait porté à répondre par l'affirmative. Mais ce n'est pas le cas. Tous continuent le même métier ou la même profession qu'auparavant. Deux de ces néo-agriculteurs enseignent encore à Rimouski. Un autre n'a pas quitté son coffre de plombier. Un quatrième visite encore ses malades à l'hôpital et se retrouve au bureau aux heures habituelles, à Rimouski. Un cinquième n'a pas quitté son chantier de construction et procède encore aux divers dynamitage que l'on y fait. Enfin, le sixième écrit toujours sa chronique hebdomadaire dans le Soleil de Québec. Pourquoi donc avoir quitté, pour certains, la ville et être venus "au fond des campagnes"? Tous ont affirmé y avoir deux buts, l'un à court terme et l'autre à long terme.

À court terme leurs raisons se rapprochent sensiblement de celles des non-ruraux en zone rurale: l'espace, la nature, l'air pur, le calme et même raisons financières: le prix de vente ridiculement bas de certaines fermes, le moyen d'investir de sa "fortune" au lieu de la donner à l'"impôt".

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