Ainsi était fondée la Société Coopérative des fromagers de 1910 à 1920, qui est devenue plus tard l'importante Coopérative fédérée de Québec.

Cette première provinciale devait faire concurrence aux compagnies qui s'assuraient les produits de la ferme en payant aux cultivateurs une prime pour chaque livre de fromage qui leur était livrée.

Peu coopérateur, encore, les cultivateurs ne pouvaient comprendre que c'était grâce à la coopérative qu'ils pouvaient maintenant vendre leurs produits à un prix raisonnable. Dans cet état d'esprit il était difficile de les amener à souscrire des parts pour augmenter le capital de la coopérative. Il fallut mener une campagne d'éducation pour créer une mentalité favorable au mouvement.(3)
"Malgré tout, la coopérative devint florissante, et bientôt elle s'occupa aussi du miel et de la laine. Elle changea aussi de nom pour devenir la "Coopérative Centrale des agriculteurs du Québec."(4)

À l'automne 1922, pour des raisons économiques et pour que la coopération progresse sans trop se nuire par la concurrence, la Coopérative centrale des agriculteurs se fusionnait avec le Comptoir coopératif de Montréal et la Coopérative de grains de semence. Cette alliance donnait naissance à la Fédérée.

Comme on le voit, la coopérative a des racines au Bic, mais dans notre municipalité, si l'on veut parler de coopération, tous et chacun font référence au colosse que nous connaissons: la Coopérative agricole du Bas-St-Laurent. Tous les habitants du Bic sont fiers d'avoir dans leur patelin une entreprise possédant une réputation qui dépasse les frontières.

Il faut rappeler que nous devons cette société à un petit groupe d'hommes qui n'ont jamais compté ni le temps, ni l'ardeur pour réussir à implanter cette coopérative et en faire un outil de développement régional. Ces pionniers ont davantage d4 mérite, puisque durant les années 30, les embarras financiers chevauchent les difficultés de développement des différents mouvements coopératifs.

(3) Ibid., p.6.
(4) Ibid., p.7.