Le magasin général fut le pilier de l'organisation paroissiale au début de la colonisation.

C'était le lieu de rencontre, le bureau des nouvelles. Tout ce qui se passait dans la place, on l'apprenait au magasin général. Les vieux rentiers allaient y fumer une pipée et y jouer une partie de dames, tout en faisant la causette.

Le commerce se faisait avec l'échange des produits de la ferme. L'argent n'existant pratiquement pas, le client disait tout simplement; "Marque ça sur mon compte." Au bout d'un certain temps, le marchand lui répliquait qu'il ne pouvait plus lui avancer, son compte étant trop élevé. Fallait trouver le moyen de payer, ou se priver du nécessaire. Souvent, la vente des oeufs et du beurre réussissait à payer le thé et le sucre.

C'est avec nostalgie que nous nous rappelons l'image du marchand derrière son comptoir, avec son grand tablier, une visière sur la tête, des manchettes de couleur sombre sur ses manches de chemise pour se protéger de la saleté.Tout se pesait et s'emballait selon les besoins du client. On y trouvait de tout, du quart de