En 1842, la maison de la Trinité faisait construire un phare. Sa mise en service eut lieu en 1844 et so premier gardien était M. Edouard Pope. (6) Il était cependant remplacé Par J.G. Hammond et son assistant un nommé Mitchell. (7)
"Le 2 mars 1859, en voulant se rendre à leur poste pour l'ouverture de la navigation, tous deux se noyèrent, leur chaloupe s'étant brisée sur des banquises".(8)
Après cet accident, la maison de la Trinité eut quelque difficulté à trouver un gardien pour le phare de l'Île Bicquet. Ce fut J. Thomas Béchard et son assistant un certain Fortier. (9)
"Après la tragique fin de Hammond et de Mitchell, la perspective N'était assurément pas bien rose pour Fortier de passer seul, dans cette tour, sur cette île sinistre, tous les mois d'hiver. Tout de même, il consentit à remplir la tâche et il s'enferma dans la tour seul, en compagnie d'un petit chien. Rien ne se produisit durant la première partie de l'hiver mais le malheureux Fortier était nerveux. Fut-ce l'effet de ses nerfs finalement surexités, une nuit, il entendit dans les escaliers et à l'étage supérieur de la tour des bruits de chaînes, des grincements et des coups sourds comme donnés sur les murs de la tour. Il essaya de se raisonner, mais bernique! Et c'est avec terreur qu'il vit arriver la nuit suivante. Cette nuit-là autres bruits de chaîne, de plaintes et de cris; enfin une ambiance infernale caractéristique aux maisons hantées. Alors le pauvre Fortier, au matin, aussi mort que vif, ne songea qu'à déguerpir; mais la glace était trop faible pour le porter et il lui fut impossible de gagner la terre. Troisième nuit affreuse remplie de bruits infernaux. Alors Fortier n'y tint plus et il résolut de gagner la terre coûte que coûte. Heureusement le froid sévissait depuis la veille et il se trouva que la glace était assez forte pour le porter sans trop de danger jusqu'à la terre ferme. Il partit suivi de son chien, ou plutôt l'animal lui servant de guide, a-t-il raconté par la suite. Enfin arriva à St-Fabien où on le recueillit à demi-mort de froid et de peur. Bien entendu, il ne retourna jamais plus au Bicquet."(10).
(6) Damase Potvin, Le St-Laurent et ses Îles, p.227.
(7) Ibid., p.227.
(8) Ibid., p.227.
(9) Ibid., p.227.
(10) Ibid., p.227.
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