La Communion solennelle
Lorsque résonnait, dans tous ses tuyaux de cuivre, l'orgue dans la nef de l'église, les enfants entraient.
Les garçons vêtus de neuf, brassard blanc frangé d'or orné d'un calice et hostie brodés; les jeunes filles vêtues de blanc, portant voile et couronne de fleurs sur la tête, un petit missel blanc et chapelet de cristal entre les doigts, chantaient en choeur:
Quand sur ma langue on posera l'hostie,
Le monde entier se penchera sur moi,
Des pleurs de joie humectant mes paupières,
Ce n'est plus moi, mais Jésus qui vivra.
C'était une messe solennelle et grandiose. Tous les parents assistaient à cette fête. Les mères laissaient échapper quelques sanglots d'émotion. Les enfants allaient communier, deux par deux, mains jointes et yeux fermés, émus jusqu'aux larmes et vivaient une foi tellement intense que l'on aurait dit des statues de cire.
Les garçons cheveux coupés de frais, avaient l'air de jeunes